Jean Patou (27 septembre 1887 à Paris - 8 mars 1936 à Paris) est un couturier et fabricant de parfums français, créateur de la maison de couture et de parfums qui porte son nom. BiographieJean Alexandre Patou est né le 27 septembre 1887 à Paris (10e arrondissement) Jean Patou travaillera un temps aux côtés de son père avant de se tourner vers l'un de ses oncles exerçant la profession de fourreur auprès duquel il apprendra le métier. Cette expérience lui révèle alors son intérêt pour la mode. En octobre 1905, Jean Patou s'engage dans l'armée pour trois ans. En 1910, il s'installe à Paris et décide d'ouvrir une maison de haute couture, au sein de laquelle il intègre un atelier de fourrures. En proie à des difficultés financières, cette première initiative se solde par un échec, mais Jean Patou réitère l'expérience en ouvrant en 1912 la « Maison Parry », un petit salon de couture situé au 4 rond-point des Champs-Élysées. Les débuts sont marqués par quelques balbutiements puisque Jean Patou ne suit pas totalement la mode contemporaine mais initie de nouvelles tendances tant par méconnaissance de « ce qui se fait » que par une vision avant-gardiste, la réception des modèles est alors aléatoire. Il en sera ainsi de sa première collection proposant de nombreuses vestes dans une époque où le goût privilégie les manteaux. Il n'empêche, bien que cette maison n'ait pas la prétention de s'élever au même niveau que les grands couturiers, Jean Patou parvient à séduire quelques actrices et demi-mondaines en proposant des modèles plus simples et moins onéreux que ses concurrents. En 1913, un acheteur américain connu comme « l'aîné Liechtenstein », venu pour acquérir quelques modèles, repart finalement avec l'entièreté de la collection, prouvant l'intérêt grandissant que suscitent les créations de Jean Patou. Réciproquement, cet achat consolide la Maison Parry et le maison et de l'installer dans un nouveau lieu, ainsi en 1914, il la transfère au 7 rue Saint-Florentin à proximité de la place de la Concorde dans un élégant hôtel particulier du xviiie siècle (il s'étendra par la suite au 9 et au 115). C'est à cette date que la maison prend le nom de Jean Patou & Cie et abrite tant l'atelier, les bureaux que les salons. À l'heure de la présentation de sa première collection, Patou est appelé au front, celle-ci ne verra alors jamais le jour. Après avoir participé à la Première Guerre mondiale comme capitaine dans un régiment de zouaves de l'armée d'Orient, basé aux Dardanelles, Jean Patou rentre à Paris en 1919 et relance véritablement l'activité de sa maison restée officieusement ouverte durant les dernières années. Du fait de la guerre, Patou développe une nouvelle vision des relations humaines qu'il va alors appliquer dans la gestion de sa maison. Depuis ses débuts, il s'était entouré de sa sœur Madeleine et de l'époux de celle-ci Raymond Barbas, auxquels s'ajoutent maintenant Georges Bernard responsable de la couture mais aussi Elsa Maxwell, figure de la « café society » dont le rôle sera de promouvoir l'image de la maison. Maurice Le Bolzer, son ordonnance pendant la guerre, devient par ailleurs son chef du personnel. Patou cherche à s'entourer, à collaborer pour se consacrer pleinement à son poste de directeur artistique tout en se nourrissant du travail en équipe. Il s'inquiète également du bien-être de ses employés et instaure de nouvelles conditions de travail : ainsi, ils bénéficient d'une mutuelle et à partir de 1920 de congés payés, enfin un système de délégués voit le jour au sein de la maison. Il organise des défiles de mode grandioses, avec spectacle musical. De 21 h à minuit défilent ainsi entre 200 et 300 modèles, devant un parterre d'actrices, de personnalités politiques ou du monde des affaires, assis autour de petites tables où on leur apporte du champagne, du foie gras et des cigarettes. Pour les acheteurs étrangers, en particulier américain, sont mis en place une présentation à part des créations de Patou, ces derniers acquérant les patrons contre rémunération, et les produiront dans leur pays en ajoutant le nom du couturier. En 1924, il part pour les États-Unis chercher des silhouettes plus conformes aux attentes des clientes américaines, plus sveltes. Jean Patou ouvre aussi des boutiques dans les villes françaises mondaines de l'époque, Deauville, Biarritz, Cannes ou encore Monte-Carlo. La crise économique de 1929 met un terme à l'expansion de la maison de couture, endettée, et Jean Patou doit fermer ses succursales de province. Dans la continuité de ses premiers modèles, Jean Patou entretient dans les années 1920 une ligne fluide et tubulaire empreinte de simplicité pour le jour tandis que les tenues du soir tout en offrant des matières soyeuses s'enrichissent de broderies, de drapés et bouillonnés pour jouer avec la lumière des dancings. Il n'empêche, en accord avec le désir de liberté des femmes et plus précisément de liberté de mouvement, ces tenues se voient raccourcies dévoilant davantage les jambes. Pour ces créations, Jean Patou puise dans le répertoire stylistique contemporain usant de réminiscences historiques : par la coupe, fluide pouvant évoquer les tenues antiques ou leur réinterprétation du début du xixe siècle, par les matières, vaporeuses et légères avec l'emploi de la mousseline évoquant ces mêmes périodes ou plus travaillées formant nœuds et coques pour suggérer les modes plus romantiques du xixe siècle, elles-mêmes se nourrissant des modes médiévales. Cette dernière inspiration s'illustre également par l'emprunt au vestiaire religieux à l'instar de la robe portée par Nicoleta Arrivabene lors de son mariage avec le comte Edoardo Visconti di Modrone le 28 novembre 1929 à Venise. L'influence exotique est également de mise notamment pour les tenues d'après-midi et du soir afin de leur donner davantage de fantaisie. Cette tendance se déploie de bien des manières puisque de nombreuses cultures s'incarnent comme sources d'inspiration. L'exotisme russe se traduit par l'emploi de broderies dont certaines sont d'ailleurs produites par la société Kitmir fondée par la duchesse Marie Pavlovna de Russie, par la coupe rappelant les blouses traditionnelles ou plus simplement par certains noms de modèles tels Carina en 1922 ou Tatiana en 1924. Des étoffes employées telles que les velours de soie ou les lamés tout comme les coupes s'inspirant des caftans et capes ne sont pas sans rappeler l'influence du Moyen-Orient. D'autres motifs comme les médaillons ou plus distinctement ceux des chinoiseries, notamment visibles sur le modèle Nuit de Chine de 1922 évoquent bien entendu le pays homonyme. Enfin, certaines créations rappelant la coupe des kimonos et/ou des saris puisent respectivement dans le vestiaire japonais et indien comme le prouvent une collection de « pyjamas » des années 1930. Avec ces sources d'inspiration, Jean Patou répond pleinement au goût de l'époque et surtout s'accorde avec la création contemporaine, cependant son avant-gardisme des années 1910 l'anime toujours. Il va ainsi s'illustrer dans la mode comme un créateur novateur, précisément grâce à sa compréhension des envies et des besoins latents. Patou comprend d'une part qu'avec l'essor des loisirs, du sport et des activités de plein air, un vestiaire plus adapté doit naître. D'autre part, sa proximité avec Raymond Barbas, son collaborateur mais aussi ancien champion de tennis, lui permet d'aller à la rencontre du monde sportif au sein duquel il comprend que, là aussi, un équipement plus adapté s'impose. Conscient de ces enjeux, Patou y répond tout d'abord en 1921 en habillant Suzanne Lenglen lors d'une compétition à Wimbledon. Celle-ci apparaît vêtue d'une jupe plissée s'arrêtant aux genoux, d'un chandail sans manches et d'un bandeau dans les cheveux, rangeant au placard les nombreux jupons longs, le corsage et le chapeau. Qu'elle soit appréciée ou décriée, cette tenue « révolutionnaire » parvient à séduire la gent féminine, si bien que l'année suivante, à l'automne, Patou intègre pour la première fois dans sa collection une gamme de vêtements de sports et de plein air. Patou comprend très vite la nécessité de diversifier ce vestiaire, en proposant tant des modèles pour le tennis, le ski et le bain que pour les clientes non-sportives désireuses d'accéder à cette simplicité vestimentaire. De cette attente, Jean Patou va concevoir des robes, des jupes et des vestes pour celles qui veulent « avoir l'allure de » mais surtout il va innover dans leur conception. Diffusant largement le jersey offrant une aisance corporelle tout comme la jupe plissée, concevant une tenue complète avec sweater et gilet coordonnés — on parle alors de twin-set — mais aussi combinables entre eux, proposant une accessoirisation de ces ensembles avec des foulards assortis et usant d'un répertoire géométrique moderne évoquant le cubisme, Patou instaure à la fois un style sportif, élégant à la diversité vestimentaire élargie et une nouvelle manière de vivre le vêtement. L'engouement pour cette mode est telle qu'en 1925, est inauguré Le Coin des Sports au sein de la maison. Il crée aussi Le Coin des riens , où il propose des accessoires, des bijoux de fantaisie et de la véritable joaillerie. Jean Patou est également le premier à apposer sur ses créations un monogramme composé de ses initiales « JP ». En 1923, avec son beau-frère Raymond Barbas Jean Patou crée la division parfums de sa société de couture. En 1925 ils sont rejoints par le parfumeur grassois Henri Alméras, en tant que maître parfumeur. Jean Patou souhaitait un parfum phare pour sa maison. En 1930, Henri Alméras proposa alors une fragrance composée d'essences de rose et de jasmin dans des proportions particulièrement importantes: il fallait plus de 10 000 fleurs de jasmin de Grasse et 28 douzaines de roses (roses de mai de Grasse « Rosa centifolia » et roses de Bulgarie) pour obtenir trois centilitres de parfum. Le prix de cette composition rendait sa commercialisation très risquée alors que sévissait la crise économique qui suivit le krach de 1929. Mais Jean Patou fut séduit et lança la commercialisation sous la marque Joy et en utilisant le slogan particulièrement audacieux que lui avait suggéré son amie et conseillère, la chroniqueuse américaine Elsa Maxwell : Joy, le parfum le plus cher au monde (Joy, the most expensive perfume in the world) Amant de nombreuses femmes, il possédait la villa Casablanca à Biarritz, construite en 1922 par Guillaume Tronchet et rachetée à Paul Poiret. Jean Patou meurt prématurément en 1936 d'une crise d'apoplexie alors qu'il n'a que 48 ans ; il est inhumé au cimetière de Passy, 10e division. Après sa mort, la maison de couture accueille plusieurs designers21 qui y font leurs débuts, comme Marc Bohan, Karl Lagerfeld, Jean Paul Gaultier ou même Christian Lacroix. Après le départ de ce dernier (appelé par le groupe LVMH pour créer la maison portant son nom), la maison de haute couture cesse ses activités pendant plus de trente ans, à partir de 1987. Pendant ce temps, l'activité parfums continue à se développer, d'abord au sein de la division « Prestige Beauté » du groupe Procter & Gamble de 2001 à juillet 2011 puis du groupe anglais Designer Parfums. En 2018, Jean Patou est racheté par le groupe LVMH, qui nomme Guillaume Henry (précédemment chez Carven puis Nina Ricci) à sa direction créative. La maison, rebaptisée Patou, présente sa première collection en septembre 2019. English BiographyJean Patou (27 September 1887 – 8 March 1936) was a French fashion designer and founder of the Jean Patou brand. Patou was born in Paris, France in 1887. Patou's family's business was tanning and furs.Patou worked with his uncle in Normandy, then moved to Paris in 1910, intent on becoming a couturier. In 1912, he opened a small dressmaking salon called "Maison Parry". His entire 1914 collection was purchased by a single American buyer.Patou's work was interrupted by World War I and he served as a captain in the Zouaves. Reopening his couture house in 1919, Jean Patou eradicated the flapper look by lengthening the skirt and designing sportswear for women and is considered the inventor of the knitted swimwear and the tennis skirt. He, notably, designed the then-daring sleeveless and knee-length cut tennis wear for French tennis player Suzanne Lenglen. He also was the first designer to popularize the cardigan and moved fashion towards the natural and comfortable. Jean Patou is credited with inventing the "designer tie" in the 1920s when men's ties, made in the same fabric as the women's dress collection, were displayed in department stores next to Patou's perfume counter. In 1925 Patou launched his perfume business with three fragrances created by Henri Alméras. When the stock market crashed, so did the market for luxury fashion. The House of Patou survived through its perfumes. The best known of Patou's perfumes is "Joy", a heavy floral scent, based on the most precious rose and jasmine. it was created by Henri Alméras for Patou at the height of the Great Depression (1935) for Patou's former clients who could no longer afford his haute couture clothing line. "Joy" remained the costliest perfume in the world, until the House of Patou introduced "1000" (a heavy, earthy floral perfume, based on a rare osmanthus) in 1972. Joy remains the world's second best-selling scent (the first is Chanel No. 5). Patou died prematurely in 1936. His sister Madeleine and her husband Raymond Barbas continued the House of Patou. Designers for the House of Patou have included Marc Bohan (1954–1956), Karl Lagerfeld (1960–1963) and Jean Paul Gaultier (1971–1973). Christian Lacroix joined the label in 1981. The last fashion collection produced by the House of Patou label was in 1987 when the haute couture business closed following Lacroix's departure to open his own house. After the closure of the haute couture business the company has continued to produce fragrances under the Jean Patou brand. Patou also produced fragrances for Lacoste, when Patou acquired the license in the 1960s, and Yohji Yamamoto in the 1990s Further interest
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